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À
l’heure où de nombreuses études ainsi que
les témoignages des professionnels du secteur
traduisent les difficultés grandissantes pour
la fonction publique d’attirer les talents
et de surcroît les plus jeunes, le constat a
de quoi étonner. Et pourtant, selon les
travaux de l’Institut Montaigne sur le thème :
Les jeunes et le travail, aspirations et désillusions
des 16-30 ans, les jeunes actifs
seraient de plus en plus nombreux à être
attirés par l’administration et la fonction
publique.
Le
secteur est même cité en deuxième position
par les actifs avancés (25-30 ans) après
celui du luxe, en matière d’attractivité,
le seul à dépasser le seuil des 60 % de
réponses positives sur l’ensemble de l’échantillon,
avec une répartition parfaitement équilibrée
entre hommes et femmes. Viennent, après
l’administration, les secteurs de la santé
et le secteur associatif. Un constat que
l’institut Montaigne explique en partie par
un désir croissant de sécurité et de
stabilité à mesure que les jeunes accumulent
de l’expérience et prennent conscience des
incertitudes du marché du travail. Une
explication qui semble néanmoins
contradictoire avec le fait que la stabilité
de l’emploi ne figure pas parmi les critères
prioritaires pour ces jeunes.
L’institut
Montaigne estime aussi que l’administration,
de même que les secteurs de la santé et
associatifs, sont davantage associés à des
valeurs sociales, ce qui témoigne d’un
attachement des jeunes aux missions d’intérêt
général. Ces domaines, souvent perçus
comme vecteurs de stabilité et porteurs de
valeurs de solidarité, continuent d’attirer
une part significative des jeunes interrogés,
confirment ainsi les auteurs de l’étude. Cela
reflète un intérêt non négligeable pour
les enjeux sociaux et collectifs.
Dans
le détail, 45 % des scolaires et étudiants,
c’est-à-dire la tranche des 16-22 ans
interrogés, se disent prêts à travailler
dans l’administration. Ce chiffre monte à
53 % pour les actifs précoces, entre 19
et 22 ans et 60 % pour les actifs
avancés de la tranche 25-30 ans.
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