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Stratégies
claires, accessibilité, formation des élus
et des agents, information des citoyens,
supervision humaine … Le think tank
Sens du service public publie ses recommandations
pour développer l’intelligence
artificielle dans l’administration. Avec un garde-fou :
ne pas reproduire les erreurs de la dématérialisation.
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Doter
toutes les administrations locales et
nationales d’une feuille de route stratégique
et éthique de l’intelligence artificielle (IA),
rendue publique et facilement accessible.
Telle serait la première condition pour
un développement raisonnable des usages
publics de l’IA, selon Sens du service
public. Dans un rapport publié le 3 juillet 2025
avec la Fondation Jean-Jaurès, « Le service
public à l’épreuve de l’intelligence
artificielle », le think tank émet
une série de propositions qui
permettraient de bâtir une I A
d’intérêt général. Avec, notamment, une mise
en garde : ne pas reproduire
les erreurs liées à la dématérialisation
des procédures. Nous commençons
tout juste à prendre la mesure des conséquences
politiques et pratiques des démarches de dématérialisation
des dernières décennies qui, si elles ont
simplifié les démarches, ont aussi
renforcé des formes d’éloignement de l’État
et des difficultés d’accès aux dispositifs ,
estiment ainsi les auteurs qui insistent
sur la nécessité de prendre en compte
l’acceptabilité sociale de ce nouvel
outil. |
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Car l’IA
pourrait tout aussi bien résoudre ces problématiques
que les aggraver. Ainsi, une
administration proactive qui aide à
anticiper les besoins et à ouvrir
automatiquement des droits aux bénéficiaires
est un progrès. Mais l’IA peut aussi
introduire certains biais dans l’accès aux dispositifs
publics ou les renforcer, et l’impossibilité
d’être en contact avec un humain peut
être source d’inégalité face aux services
publics.
D’où
l’importance de placer la qualité de la relation
humaine au centre de la réflexion,
précise le rapport qui rappelle que, selon
l’enquête sur les Français et leur
confiance dans la gestion des données par les
acteurs publics, publiée par Data Publica en
juillet 2024, huit personnes sur dix
préfèrent être en contact avec un humain malgré
la contrainte des horaires
d’ouverture des guichets ; seules
deux sur dix choisissent l’accès à
une messagerie instantanée dotée
d’une IA, capable de répondre
à toute heure. |
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Dialogue
social
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Il conviendra également
de définir ce que la société attend de
ses services publics. Avec Avec l’intelligence
artificielle, les métiers des agents
et leurs compétences sont mis en tension .
L’enjeu sera d’anticiper, de décider
de la trajectoire et d’accompagner
les changements sur un temps long, en clarifiant
la place des agents publics, qui ne peuvent
pas être simplement appréhendés comme des superviseurs,
des médiateurs ou des recours en dernière
instance . Le dialogue social devra
s’emparer du sujet de l’utilisation
des technologies pour concevoir et mettre
en œuvre le service public, pour éviter
que les évolutions leur échappent.
Sans
compter que la volonté
d’optimiser et l’attente
d’efficacité conduisent à aller
toujours plus vite, une des fonctions
de l’IA que les services publics
ne peuvent pas laisser de côté,
dans la mesure où elle se développe
désormais dans tous les champs de la société.
Mais pour le cercle de réflexion,
il convient de déployer ses usages avec
vision, méthode et clairvoyance , en conservant
la maîtrise publique des évolutions en
cours, sans vouloir faire des économies
budgétaires ou remplacer des agents
publics. Certes, l’IA peut permettre
d’augmenter la productivité, mais il faudra
aussi libérer du temps pour que les agents
se concentrent sur des tâches
à plus forte valeur ajoutée, tout en améliorant
leurs conditions de travail et la qualité
des services aux usagers.
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