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L’essor rapide du télétravail dans les administrations
impose de réfléchir sur réorganisation
du travail, selon une note du cercle
de réflexion Le Sens du service
public. Il convient d’assurer aux usagers
une bonne qualité de service et de trouver
des compensations pour les agents que la fonction
prive des avantages du travail à distance.
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Maintenir
une présence humaine dans les services
publics et offrir une compensation aux agents
qui ne peuvent pas travailler à distance : deux conditions
essentielles pour développer le télétravail dans la fonction
publique, estime Le Sens
du service public dans une note
d’octobre 2023. Selon son étude,
quatre agents sur dix peuvent
aujourd’hui télétravailler, une ou
deux fois par semaine. Ils en ressentent
à la fois une meilleure qualité
de vie et une amélioration de leurs conditions
de travail : réduction des temps de transport (73 %)
et des frais de garde d’enfants,
meilleur équilibre entre vies professionnelle
et personnelle (50 %), environnement
plus calme… Ils apprécient également
l’organisation qu’impose le travail
à distance, avec un recours accru
au management par objectifs, qui renforce
leur efficacité (40 %) et leur autonomie (39 %). |
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L’étude
pointe toutefois le risque d’inégalité
entre agents, le télétravail étant
essentiellement accessible aux personnes
qui travaillent dans les bureaux,
les « cols blancs ». En effet,
alors que 47 % des agents de catégorie A
(cadres) le pratiquent, il concerne
seulement 32 % des agents de catégorie C.
C’est pourquoi la valorisation
financière des métiers pour lesquels le télétravail
est impossible nous semble indispensable ,
explique Le Sens du service public
pour qui il faudrait imaginer
de nouvelles modalités de compensation
de la contrainte que constitue
l’absence de télétravail . Huit agents
sur dix seraient favorables à ce
que les agents qui ne peuvent pas télétravailler
bénéficient d’une semaine
de 4 jours, avec le même
volume horaire. Mais la vigilance
s’impose, sur la réorganisation des équipes
et sur les risques de fatigue accrue
et d’accidents que peuvent entraîner
de très longues journées de travail.
Une réflexion de fond est donc nécessaire. |
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Le développement
du télétravail doit
s’accompagner d’une réorganisation
des tâches afin de maintenir une présence
humaine dans les services de proximité.
Le think tank rappelle notamment que le numérique
ne devrait jamais être le seul
moyen d’interaction entre les citoyens
et l’administration, au risque de dégrader
non seulement la relation mais aussi
le service rendu, en particulier
pour les personnes les plus
fragiles. Une des pistes serait de
revaloriser les front-offices, les fonctions
d’accueil, d’orientation, de conseil,
sur tous les canaux, donc également
physiquement, et en renforçant les
back-offices , précise la note.
Pour toucher de nouveaux publics, il faudrait
également que les professionnels du service
public multiplient les contacts directs
avec la population par le biais de différents
dispositifs (bus itinérants, visites à domicile…), sur des lieux
de la vie locale ou à l’occasion
d’événements festifs, sportifs et culturels. |
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Avec le
travail à distance, selon l’enquête, 58 %
des agents constatent une dégradation
du service public que les usagers déplorent
à 73 % ; ces derniers se plaignent
aussi (67 %) d’une baisse de
qualité des relations avec les services
publics. Les citoyens les plus
jeunes (25-34 ans) considèrent toutefois
que la dématérialisation facilite les démarches ;
mais, en concentrant les sollicitations
des usagers sur un nombre d’agents
restreints demeurant en contact avec le public,
elle renforce la pression sur ces mêmes
agents. L’étude rappelle aussi que les usagers
sont plus satisfaits lorsque des guichets
d’accueil et des guichets physiques
sont conservés, ce qui est le cas
dans les communes, contrairement aux préfectures,
à Pôle emploi, à la Caf ou
notre DGFiP… Quant à ceux qui utilisent
toujours le contact par téléphone
(un tiers de la population),
ils se plaignent également d’une forte
dégradation des relations. Quatre appels
sur dix vers les plateformes téléphoniques
n’aboutissent pas et la durée
d’attente moyenne est supérieure à neuf
minutes. |
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