|
|
Jeudi |
9 novembre 2023 |
à
8 h 00 |
|
PLFSS
2024 : quelques progrès, beaucoup de réserves …
|
|
|
|
|
|
|
|
Actuellement
examiné par le Parlement, le projet de loi de
financement de la Sécurité sociale (PLFSS) détermine
les dépenses sociales et de santé pour l’année
à venir. Si la CFTC salue l’intégration de
nouvelles dispositions sanitaires au texte, elle a
exprimé un avis défavorable à son égard et
s’oppose aux grandes lignes de son orientation
gestionnaire.
|
|
|
|
|
|
999 |
|
|
Elle
constate néanmoins avec soulagement la
suspension par le gouvernement de l’article
39 de ce projet de loi, qui plafonnait les
indemnités patronales en cas de faute
inexcusable de l’employeur. Ce versant du
texte – dont le retrait est demandé par la
CFTC – détournait l’esprit d’un accord
national interprofessionnel (ANI) de mai 2023
sur les accidents du travail.
|
|
|
|
|
|
|
Chaque
année, le gouvernement soumet en début d’automne
au vote du parlement son projet de loi de
financement de la sécurité sociale (PLFSS).
L’objectif de ce texte est simple : il
évalue et détermine les dépenses sociales et
sanitaires de l’année à venir. Les budgets des
six différentes branches de la sécurité sociale
– maladie, famille, accidents du travail,
retraite, autonomie et enfin recouvrement – sont
donc déterminés par le PLFSS. S’ils ne décident
pas du contenu du texte, les partenaires sociaux
sont tenus de l’évaluer en émettant à son
propos un avis, qui peut être favorable ou défavorable.
Depuis la création du régime en 1945, les diverses
branches de la sécurité sociale sont en effet
paritairement administrées par les syndicats salariés
et dirigeants, leur expérience gestionnaire leur
conférant naturellement une légitimité à juger
des évolutions de la protection sociale.
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
Branche AT/MP : la prévention imputée de ses excédents ... |
A
cet égard, la CFTC a émis un certain
nombre de réserves vis-à-vis des grandes
lignes gestionnaires de ce PLFSS 2024. Certaines
dispositions qu’il prévoit d’intégrer à
la branche accidents du travail (AT/MP) sont,
à titre d’exemple, contraires aux
conditions de négociation d’un accord
national interprofessionnel (ANI), signé par
les partenaires sociaux en mai 2023. C’est
par exemple le cas de la baisse de cotisation
AT/MP, qui vise à compenser l’augmentation
de la cotisation vieillesse des employeurs
(qui doit contribuer à financer la dernière
réforme des retraites). Cette décision
impute une partie des excédents destinés à
la prévention, excédents plus que nécessaire
dans un contexte d’allongement de la durée
des carrières.
La
CFTC avait par ailleurs demandé le
retrait de l’article 39 de ce PLFSS et
constate avec soulagement sa suspension,
annoncée le 18 octobre par le gouvernement. Ce
versant du texte détournait initialement
l’esprit de l’ANI de mai 2023, en
plafonnant les indemnités patronales en cas
de faute inexcusable de l’employeur. Au delà
de son caractère injuste, cette disposition
conduisait aussi à se priver d’un levier
essentiel de prévention. L’ANI qui a
servi de base à cet article 39 pourrait désormais
faire l’objet de négociations entre les
organisations syndicales et patronales, en vue
d’une éventuelle révision. |
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
Branche maladie : du bon et du mauvais
... |
La
CFTC salue par ailleurs certaines mesures de
ce PLFSS relatives à la gestion de la branche
maladie : celle-ci intègre le déploiement de
campagnes de vaccination contre les
papillomavirus (une MST responsable de cancers
du col de l’utérus) dans les collèges, le
remboursement des préservatifs, des culottes
et des coupes menstruelles pour les assurés
de moins de 26 ans ou encore l’attribution
automatique de la complémentaire santé
solidaire aux bénéficiaires du RSA.
Si elle comprend la nécessité
de garantir la soutenabilité de notre modèle
social, la CFTC est en revanche plus réservée
quant à l’intégration de certains
dispositifs de contrôle prévus par ce PLFSS,
qui pourraient s’avérer démesurément pénalisants
pour les assurés. Elle s’inquiète ainsi
des limites imposées à la téléconsultation,
à l’issue de laquelle il ne sera plus
possible de bénéficier d’un arrêt de
travail supérieur à 3 jours, la prescription
d’un arrêt plus long nécessitant désormais
un examen physique. Ces restrictions sont
susceptibles de pénaliser les 6 millions
d’actifs français sans médecin traitant,
pour qui l’accès à un rendez-vous physique
est déjà complexe
|
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
Une dangereuse logique de transferts ... |
Au sujet de la branche famille, les
chiffres avancés dans le dernier rapport sur
la natalité publiée par l’INSEE le 28
septembre sont alarmants. Le nombre des
naissances atteint en effet son niveau le plus
bas depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale. Pour la CFTC, seul un renforcement
significatif des moyens alloués à la
politique familiale pourra permettre
d’inverser la dynamique déclinante de la démographie
française. A titre d’exemple, l’ouverture
d’au moins 150.000 places en crèche est
toujours nécessaire, alors que des milliers
de foyers voient leur désir de parentalité
menacé par le manque de solution de garde
pour leurs enfants.
Enfin, la CFTC est fermement
opposée à l’utilisation des excédents générés
par certains organismes administrés par les
partenaires sociaux, que ce PLFSS réoriente
vers des structures et dispositifs gérés par
l’Etat. A cet égard, le texte stipule que
les soldes positifs de l’assurance chômage
seront mis à contribution pour financer la
politique de l’emploi. Le gouvernement
semble vouloir faire de même avec la retraite
complémentaire, dont il veut utiliser les
surplus budgétaires pour financer le régime
général. Pour la CFTC, la gestion saine et
responsable de ces organismes par les
partenaires sociaux devrait à contrario leur
permettre d’agir en pleine autonomie et
responsabilité, dans l’optique d’opérer
une redistribution équitable et juste de ces
excédents aux assurés sociaux. Cette
ingérence gouvernementale est inacceptable,
l’immixtion répétée de l’État dans la
gestion d’institutions historiquement
paritaires ne pouvant que nuire au maintien
d’un dialogue social de qualité et apaisé. |
|
|
|
|
|
|
|
|
Pour
ces raisons, la CFTC exprime un avis défavorable
à ce projet de texte. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|