|
|
|
|
|
|
Dans
une tribune publiée lundi
18 mars dans le quotidien Le Monde, Cyril
Chabanier et les numéros un des quatre autres
grands syndicats représentatifs appellent le
gouvernement à renoncer à une nouvelle réforme
de l’assurance-chômage, qui fragiliserait
encore davantage les demandeurs d’emploi.
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
Alors
que la négociation assurance-chômage s’est
terminée depuis moins de trois mois, le
gouvernement a déjà annoncé une nouvelle réforme
pour en durcir les effets. Ce serait la cinquième
depuis 2017, soit quasiment une tous les ans.
Aucune d’entre elles n’a pu faire
l’objet d’évaluations sérieuses. A
l’heure où la simplification est à la
mode, force est de constater que ce principe
ne vaut pas pour les demandeurs d’emploi,
dont les droits sont de plus en plus
illisibles.
Les
multiples réformes combinées ont fait
plonger le montant moyen des allocations de 17 %
par rapport à 2019 et la durée
d’indemnisation de 25 %. Désormais,
seuls 36 % des inscrits à France Travail
(anciennement Pôle emploi) sont indemnisés,
niveau qui n’a jamais été aussi faible !
Quarante-cinq pour cent des allocataires sont
passés sous le seuil de pauvreté – un
chiffre qui a doublé –, en grande majorité
des jeunes, des femmes à temps partiel ou des
seniors en fin de droits, sur qui plane
maintenant la menace de suppression de
l’allocation spécifique de solidarité
(ASS). Ces baisses de droits entraînent des
excédents annuels à l’Unédic que l’Etat
s’empresse de ponctionner, à hauteur de 12 milliards
en trois ans. Et le chômage repart à la
hausse…
Les
déclarations incessantes de l’exécutif
sont en totale contradiction avec le principe,
prétendument de bon sens , brandi
en février 2023 : la contracyclicité
de l’assurance-chômage. Quand la
conjoncture économique s’améliore, on peut
limiter les droits des chômeurs, quand elle
se dégrade, il faut améliorer les
protections. Un an plus tard,
demi-tour toute ! |
|
|
|
|
|
|
6
|
|
Marché
de dupes ... |
L’impact
positif des réductions successives de droits
à l’assurance-chômage sur le marché de
l’emploi n’est pas prouvé. Au contraire.
Ce que les études montrent, c’est que les
chômeurs sont contraints d’accepter des
emplois plus précaires et que l’insertion
n’est pas durable. Le but, non assumé par
le gouvernement, est bien sûr de faire des économies
– les baisses de droits déjà réalisées
correspondent à 3 milliards d’économies
par an –, pas de créer de l’emploi.
Un
marché de dupes qui, au lieu d’améliorer
les conditions de travail, les salaires ou les
horaires des métiers en tension ,
oblige les travailleuses et les travailleurs
à accepter des conditions dégradées. Une hérésie
aussi pour les employeurs, qui ne pourront
compter sur le maintien des qualifications au
sein de leurs entreprises : dès qu’ils
et elles auront une meilleure proposition de
travail, ces salariés iront voir ailleurs.
Quel est donc le problème avec les chômeurs ?
Les changements de pied du gouvernement
seraient ridicules si les conséquences
humaines n’étaient pas si graves. |
|
|
|
|
|
|
6
|
|
Renouer
avec le pacte social ... |
Selon
la Direction de l’Animation de la Recherche,
des Etudes et des Statistiques, six millions
d’hommes et de femmes sont sans emploi en
France. Six millions de salariés, dont nous
pourrions tous être. Six millions de
personnes qui ne se satisfont pas de leur
situation, contrairement aux clichés si
souvent véhiculés. S’il faut trouver des
sources d’économies, conditionnons enfin
les 200 milliards d’aides publiques dont bénéficient
actuellement les entreprises, soit plus d’un
tiers du budget de l’Etat, à plus de
transparence sur leur utilisation et à des
objectifs en matière d’emploi.
Nous
appelons solennellement le gouvernement à
renoncer à cette réforme budgétaire, qui
rognera à nouveau les droits à
l’assurance-chômage et supprimera l’ASS.
Il faut cesser la stigmatisation populiste des
chômeurs. Au contraire, pour relancer l’économie
et la demande intérieure, il faut que les
entreprises partagent mieux la richesse créée,
augmentent les salaires pour que chacun et
chacune puisse se loger, se nourrir et vivre
dignement. Pour renouer avec le pacte social,
affronter la transition écologique et les
enjeux de modernisation, il faut enfin
investir dans la formation, les compétences
et les qualifications. C’est sur ces enjeux
importants que nous attendons le gouvernement.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|