"Le
monde n'appartient ni aux mous, ni aux tièdes, ni aux pusillanimes.
Il appartient à ceux, qui résolus à rester debout, savent faire
preuve de la qualité sans doute la plus rare de l'espèce humaine, le
courage..."
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17
avril
2017 |
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Hommage
pour le centième anniversaire de sa naissance.
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Pour
le père Joseph Wresinski, l’option préférentielle
pour les pauvres, l’un des principes qui fondent
la pensée sociale chrétienne, n’était pas un
vain mot. Toute sa vie d’adulte fut consacrée à
la lutte contre la grande pauvreté, qu’il avait
connu lui-même.
Portrait
du fondateur d'Aide à Toute Détresse - Quart
Monde.
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Originaire
d’une famille d’immigrés (polonaise par
son père et espagnole par sa mère), il est
contraint dès l’âge de 13 ans de
travailler pour subvenir à ses besoins.
Quatre ans plus tard, il entre au petit séminaire
et est ordonné prêtre en 1946. Il exerce
d’abord son ministère dans plusieurs
paroisses rurales ou ouvrières de l’Aisne,
puis rejoint en juillet 1956 la cité
d’urgence récemment créée par l’abbé
Pierre à Noisy-le-Grand pour accueillir des
familles sans logement : «
Ce jour-là, écrira-t-il
plus tard, je
suis entré dans le malheur. »
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Ne pas céder à l’assistanat
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Dans
son combat, il rejette d’emblée tout ce qui
peut, de près ou de loin, ressembler à de
l’assistanat, et incite les habitants de la
cité à se prendre en main individuellement
et collectivement afin d’améliorer leur
sort.
Ensemble,
ils se lancent dans la construction, au sein
de leur cité, de ce qui peut contribuer à
leur redonner un minimum de dignité : une
bibliothèque, une laverie, un salon d’esthétique,
un jardin d’enfants, des ateliers et une
chapelle.
Forts
de cette expérience, toujours ensemble, ils
créent en 1957 l’association Aide à toute
détresse – Quart-Monde qui vise à éradiquer
l’extrême pauvreté, et se fixe pour
principe fondateur que les pauvres doivent être
les premiers acteurs de leur propre émancipation.
Avec
les bénévoles qui les rejoignent, ils se
fixent également pour mission de faire
changer le regard que la société porte sur
les pauvres. De Noisy-le-Grand,
l’association essaime dans d’autres cités
de la banlieue parisienne, puis au fil des ans
de plusieurs grandes villes de province, d’Europe
et même des États-Unis, notamment New York.
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Un rôle politique indéniable
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À
la fin des années 1970, le combat du père
Wresinski et d’ATD – Quart Monde pénètre
la sphère politique nationale et
internationale. Nommé au Conseil économique
et social (CES) dès 1979, il est rapporteur
d’un avis adopté à l’unanimité le 11 février
1987 sur le thème « Grande pauvreté et précarité
économique et sociale », qui entend faire de
la lutte contre la pauvreté un enjeu
politique majeur.
Quinze
jours plus tard, il prononce devant la
commission des Droits de l’homme des Nations
unies à Genève, un discours dans lequel il
demande que l’extrême pauvreté soit
reconnue comme une violation des Droits de
l’homme.
Le 17 octobre de la même année,
en inaugurant, place du Trocadéro à Paris,
une dalle commémorant les victimes de la misère,
il lance la première Journée mondiale du
refus de la misère, qui sera reconnue
officiellement par l’ONU en 1992, comme la
Journée internationale d’élimination de la
pauvreté. Le père Joseph Wresinski est également
le véritable inspirateur du revenu minimum
d’insertion (RMI) qui sera créé en décembre,
soit dix mois après son décès survenu le 14
février. |
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(1)
CFTC DDFiP Pas de Calais a mis en ligne cet article
avec un peu de retard, car la date anniversaire est
le 12 février. |
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