Bertrand Fragonard a remis au Premier
ministre, le 9 avril, un rapport sur les allocations
familiales qui ne fait vraiment pas l’unanimité. Le Haut
Conseil de la Famille – dont il est Président ! –,
ayant rendu un avis négatif sur le rapport quelques jours
plus tôt. Comme la CFTC qui y siège.
La réforme demandée par l’Élysée
ressemble de plus en plus à un coup de rabot destiné à
réaliser coûte que coûte et dans la précipitation des
économies. D’autant que la branche devrait retrouver
l'équilibre courant 2019 pour dégager ensuite des
excédents croissants, s'élevant à plus de 6 milliards d'euros
en 2025.
La CFTC s'interroge donc sur l'urgence
d'une remise en cause totale du système familial et le fait
de vouloir absolument " forcer le mouvement ". De
plus, sur le fond et les mesures proposées, la CFTC juge ce
rapport " globalement négatif ".
En baissant ou modulant les allocations
familiales (la fiscalisation semble être écartée), on
pénalise en effet les familles, qui n’ont pas à payer la
crise.
Pour la CFTC, la politique familiale
française a toujours fait ses preuves, elle contribue, à
travers les allocations familiales notamment, à ce que
notre pays détienne le plus haut niveau de fécondité de
l'Union européenne. Elle contribue à soutenir le niveau de
vie des familles, la consommation des ménages, la
croissance et joue un rôle d’amortisseur social face à
la crise. En période de crise précisément, cet appui est
indispensable.
En baissant ou modulant les allocations
familiales, on remet aussi en cause le principe
d'universalité. Un principe fondateur qui repose sur la
solidarité entre les ménages avec enfants et ceux sans
enfant.
Le Premier ministre va prochainement
réunir le Haut conseil de la famille pour présenter les
options de travail retenues par le gouvernement. Mais déjà
Jean-Marc Ayrault s’est prononcé pour une baisse des
allocations des 15% de familles les plus aisées…