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Triple peine pour les travailleurs handicapés de la fonction
publique !
En refusant de donner au FIPHFP les moyens de réaliser ses missions, alors qu'il prône une
politique exemplaire d'emploi pour les personnes
handicapées, le gouvernement inflige une triple peine
aux agents handicapés des fonctions publiques.
L’Établissement
Public Administratif FIPHFP créé par la loi de 2005 a
pour mission d’aider les employeurs publics dans la
mise en œuvre de leur politique d’insertion et de
maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés.
Il reçoit leur déclaration et collecte les
contributions des employeurs qui sont en deçà des 6 %.
L’accompagnement des employeurs dans le conventionnement, le suivi
des conventions, la plate forme des aides, la
communication, l’information des employeurs,
l’actualisation des aides… sont les missions
majeures du Fonds.
Le FIPHFP doit également répondre aux charges supplémentaires
consécutives à la Conférence du Handicap de 2011 en
matière d’accessibilité et d’apprentissage ;
la réponse à ces nouvelles missions a augmenté son périmètre
d’intervention de façon conséquente.
Aujourd’hui les 264 conventions signées avec les employeurs et
les institutions, les conventions d’accessibilité, le
volume d’aides traitées par la plate forme témoignent
d’une montée en charge importante de l’activité de
l’EPA. La mise en œuvre prochaine de la loi Blanc
permettant la saisine directe du fonds occasionnera également
de nouvelles charges importantes.
Pour y faire face des décisions de mutualisation, de réorganisation
ont déjà été prises avec le même effectif en
personnel. Les organisations syndicales et les
associations siégeant au Comité National avaient alerté
la direction sur la situation déséquilibrée entre ce
surcroît de charges et un budget de fonctionnement bien
en deçà des besoins.
Un audit, demandé en 2011, a d’ailleurs mis en évidence la nécessité
d'augmenter d'une quinzaine le nombre d’agents affectés
à ces activités, dans le cadre d’une convention avec
la Caisse des Dépôts.
Ce
chiffre a été ramené à 8 équivalents temps plein
(hors loi Paul Blanc et accessibilité) par l'EPA dans
le cadre d'un effort de mutualisation et d'organisation
du travail. Il permettrait
d’améliorer les missions suivantes :
-
Le
travail Des Délégués inter-régionaux au handicap
(DIH), véritables chevilles ouvrières du FIPH en régions
;
-
le
suivi d’une centaine de conventions au plan
national et local (via les comités locaux) qui
aurait pu libérer un financement supplémentaire de
45 millions €;
-
le
pôle statistique, budget, pilotage ;
-
le
traitement de 250 contentieux de recouvrement ;
-
la
réponse par le gestionnaire aux appels téléphoniques,
actuellement de 57% aujourd’hui par faute de
moyens, à plus de 80%, objectif repris dans la
convention ;
-
le
contrôle interne et la maîtrise d’ouvrage
informatique qui permettraient des gains de
productivité.
En refusant tout ce renfort en personnel, le ministère du budget va
bloquer cette évolution, et pire va laisser dans la
souffrance au travail, des collaborateurs à la limite
de leurs possibilités !
Les organisations syndicales et associations ne l’acceptent pas.
Ce refus entraînera inéluctablement une nouvelle dégradation
des conditions de travail des personnels affectés à
ces missions et conduira le FIPHFP à réduire ses
activités en faveur de l’insertion des agents
handicapés.
Les travailleurs Handicapés des fonctions publiques ne doivent pas
faire les frais de cette politique guidée par le strict
principe de l’application de la RGPP (Révision Générale
des politiques publiques). Ils sont en effet victimes :
ñ
de
la baisse des recrutements dans la fonction publique par
la suppression d’un poste sur deux libéré par départs
à la retraite,
ñ
du
désengagement progressif de l'État de ses
responsabilités dans le suivi des demandeurs d'emploi
handicapés,
ñ
et
maintenant de l'absence de moyens suffisants accordés
au FIPHFP pour remplir ses missions.
Les agents de la fonction publique confrontés au handicap ne
doivent pas subir une triple peine !
Les
organisations syndicales et les associations réaffirment
leur opposition à la convention proposée au Comité
National. Elles ont, avec les employeurs, voté
unanimement le rejet des propositions d'arbitrage
rendues par le premier ministre, insuffisantes pour
permettre au FIPHFP de remplir pleinement et plus
sereinement les missions qui lui ont été confiées par
la loi de 2005. Elles ont quitté la séance à l'issue
de ce vote.
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