Il
faut une fois pour toutes en finir avec les idées reçues
et les évidences ! Dimanche soir, lors de son intervention,
Nicolas Sarkozy a, à plusieurs reprises, pris ses désirs
pour la réalité. Il est, en effet, persuadé – et
François Fillon l’a confirmé ce lundi après-midi – qu’une
augmentation de la TVA destinée à compenser une
quasi-suppression du financement par le patronat de la
branche famille de la Sécurité sociale, n’entraînera
pas de hausse des prix. Ce n’est pas ce que disent les
économistes un tant soit peu sérieux.
De
la même façon, le président de la République s’imagine
que la hausse combinée de la TVA et de la CSG suffira à
compenser les allègements consentis aux entreprises. C’est
méconnaître la réalité : il est très probable que le
principe des vases communicants qui fonde le raisonnement du
gouvernement et de sa majorité ne se vérifiera pas. Il
risque d’en résulter une baisse du budget consacré à la
politique familiale et, à terme, sa remise en cause pure et
simple. Jusqu'à présent, le budget de la Caisse nationale
des allocations familiales (Cnaf) était durable, stable et
transparent, et permettait de construire une politique
familiale sur le moyen terme. Si la réforme passe, l’élaboration
de ce budget sera directement liée à la consommation, qui
compte tenu de la récession et de l’augmentation des prix
diminuera immanquablement.
En
fondant le financement de la politique familiale sur l’impôt,
via la TVA, l'État en réduit de fait l'assiette. En outre,
le nouveau circuit de financement sera plus long qu'avec le
modèle actuel via l'Urssaf. Les causes ayant les mêmes
effets, le taux de natalité de la France qui, grâce à sa
politique familiale, figure parmi les plus importants d’Europe
depuis plusieurs années, pourrait diminuer comme en
Allemagne.
Pour
la CFTC, il doit y avoir une compensation de salaire entre
les travailleurs qui élèvent des enfants et ceux n'en ont
pas. La politique familiale doit reposer intégralement sur
les salaires et non sur une dose de TVA. La CFTC soutient,
en revanche, une augmentation de la CSG qui permet de faire
participer davantage les revenus du capital et du patrimoine
à l’effort national.