Pour
la CFTC, les mesures budgétaires présentées par François
Fillon ce 24 août sont prises dans l’urgence sous la
pression des marchés financiers et des agences de notation.
La CFTC estime que la situation financière de notre pays nécessite
des mesures qui se traduiront par des efforts, mais une
question se pose : quelle compatibilité avec le soutien à
la croissance ?
La
CFTC salue la volonté de ne pas toucher aux mesures
fiscales en faveur de l’emploi, encore que l’efficacité
de certaines d’entre elles (notamment les allègements de
la part patronale des cotisations sociales sur les bas
salaires) reste à démontrer. Elle regrette cependant que
le chef du gouvernement ne revienne pas clairement sur la défiscalisation
des heures supplémentaires qui ne se justifient plus compte
tenu de l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi.
La
CFTC craint également que ces mesures budgétaires nuisent
à une croissance déjà bien atone et que la France se
trouve à plus ou moins brève échéance, emportée dans
une récession. Aussi, elle trouve le Premier Ministre bien
optimiste sur les taux de croissance annoncés.
La
CFTC rappelle son attachement à la règle d’une politique
budgétaire contra cyclique (expansive en période de récession
et rigoureuse en période de croissance). Les mesures présentées
ne doivent pas faire porter par le monde du travail les conséquences
de l’avidité des marchés.
Pour
répondre aux attentes de nos concitoyens, la CFTC pense que
les efforts demandés ne seront acceptés que s’ils sont
partagés, justes, équitables. Elle note avec satisfaction
une imposition plus forte des hauts revenus.
Si
la CFTC approuve la remise en cause de certaines niches
fiscales, de part leurs effets pervers sur l’économie,
elle considère qu’elle doit être précédée par une évaluation
de leur utilité. On peut aussi s’inquiéter de
l’augmentation du forfait social payé par les entreprises
qui pourrait décourager la participation et l’intéressement.
La CFTC demande que ces avantages sociaux soient liés à un
accord salarial dans les entreprises.
La
CFTC s’étonne que la niche Coppé, qui réduit
l’imposition des plus values des sociétés qui revendent
leur filiale au moins deux ans après leur acquisition, ne
soit pas sinon supprimée, du moins considérablement rabotée,
compte tenu du manque à gagner qu’elle représente pour
le budget de l’État (22 milliards sur trois ans).
Les
salariés qui n’ont pas été associés à la création de
richesses durant la période de croissance ne doivent en
aucun cas être les seuls à contribuer au redressement de
la situation financière de la France. Le gouvernement doit
prendre le temps de la concertation, comme il semble vouloir
le faire, avec les corps intermédiaires, notamment les
partenaires sociaux : seule manière de donner une légitimité
à sa politique budgétaire.
Il
faut aussi une véritable politique européenne, qui encadre
et régule les marchés financiers, afin qu’ils cessent de
dicter leurs politiques à nos gouvernements.
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