Le
texte sur la réforme des retraites est un mauvais texte, mais la
loi est votée et sa promulgation est imminente. La CFTC
continuera donc de la dénoncer, mais le temps des manifestations
et des arrêts de travail est reporté. Les conditions de la dernière
mobilisation du 6 novembre dernier en sont une illustration
significative.
C'est pourquoi nous ne sommes pas signataires du communiqué
commun de l’Intersyndicale et n’appelons pas à de nouvelles
manifestations pour le mardi 23 novembre prochain.
La CFTC recherche désormais, dans une démarche constructive à
s’orienter vers de nouveaux modes d’actions en parfaite cohérence
avec nos principes d’actions.
Nous avons donc repris notre liberté d’action, car nous
souhaitons absolument que l’Intersyndicale reste uniquement sur
le dossier des retraites dans un cadre intersyndical et ne
commence pas à vouloir aborder tous les sujets...
Nous n’en avons pas fini sur le sujet des retraites et il n'est
pas temps, comme semblent le souhaiter certains, de passer à
autre chose et laisser de coté ce dossier. C’est la raison pour
laquelle nous ne voulons pas que l’intersyndicale élargisse son
champ de dossiers avant d'avoir résolu cette problématique. Nous
resterons ainsi fidèles aux principes de l’action commune
soutenus par la CFTC.
Sachant que les équilibres financiers sont précaires, la
question sera à revoir rapidement et certainement avant 2018.
Ainsi, l’amendement voté dans la dernière nuit des débats au
Sénat apparaît comme un aveu du législateur sur les limites de
cette loi. Il nous donne, en premier lieu, raison sur la façon
dont a été traité le dialogue social et par là même les
partenaires sociaux, puisqu’il évoque « l'ouverture d'une réflexion
en 2013 ». Cet amendement fait écho à notre demande d'examiner
le dispositif de retraite personnalisée ou à la carte et évoque
aussi l’évolution de nos régimes. C'est aussi, nous dit-on,
une réponse à la recherche de l’équilibre financier et de
nouvelles ressources. À cette occasion, nous resterons très
attentifs et vigilants à ce que les solidarités soient en tout
point préservées.
La CFTC dans ses actions, demandera de faire évoluer la loi.
Elle exigera des réponses concrètes sur l’impact immédiat et
dommageable de cette réforme et notamment sur :
- la pénibilité, impliquant nécessairement la poursuite
des négociations avec le patronat national dans les
branches et les entreprises, afin de définir les critères de pénibilité,
- l’emploi, en évaluant les effets de la progressivité des
mesures d'âge inscrites dans la réforme, dans un environnement
pour le moins fragile, où il est prévu de « retenir » dans
l’emploi 260 000 à 300 000 personnes par an sur 2 ans,
- l’emploi des séniors; car les conditions du prolongement dans
l’emploi des salariés âgés devront nécessairement être posées,
- l’égalité hommes femmes,
- les demandeurs d'emploi en fin de droit avec l'ouverture
prochaine de la négociation sur la nouvelle convention d’Assurance
chômage, qui devra impérativement intégrer les conséquences
financières de report de l'âge,
- les conditions d’accès à l’emploi et de l’autonomie des
jeunes,
- les carrières longues,
- les conditions et la qualité de l’emploi,
et bien sûr, pour toutes celles et ceux, qui ont une carrière
incomplète et qui devront « tenir » jusqu’à 67 ans.
Au-delà de cette démarche, la première des priorités est pour
nous aujourd’hui de retrouver le chemin d’un vrai dialogue
social, sérieusement affecté par l'attitude du gouvernement, et
bien sûr, celui de la négociation sur tous les sujets que nous
venons d'évoquer et qui nous tiennent à cœur.
Quoi qu'il en soit, le dossier des retraites, restera n'en
doutons pas, dans le débat tant qu'il ne sera pas résolu de la
façon la plus juste possible. Ce qui est loin d'être neutre dans
un avenir proche.
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