Il
est urgent de passer à la vitesse supérieure pour répondre aux
conséquences sociales de la crise!
La
note de conjoncture de l’Insee, qui révèle une dégradation de
la situation économique en France, montre que le plan de relance
adopté par le gouvernement est loin d’être adapté à
l’ampleur de la crise ou que, pour le moins, il tarde à faire
sentir ses effets. Alors que le président de la République
s’apprête à présenter le programme économique et social de
la seconde partie de son quinquennat, la CFTC estime qu’il est
urgent de passer à la vitesse supérieure si l’on veut éviter
que la crise économique ne se transforme en crise sociale
durable.
Parmi
les mesures concrètes à prendre en priorité figurent celles en
faveur des jeunes. A l’automne prochain, ce sont près de 650
000 jeunes qui arriveront sur le marché du travail. La CFTC
propose soit d’étendre le RSA à tous les jeunes sans emploi le
temps que durera la crise, soit de créer un «droit de
tirage spécial jeunes». Il serait composé de deux allocations:
l’une commune à tous les jeunes et destinée, par exemple, au
financement d’un logement, d’une mutuelle santé ou
d’un permis de conduire. La seconde, devrait lui permettre de
faciliter son insertion sur le marché du travail; elle serait
inversement proportionnelle au nombre d’années d’études
poursuivies.
Pour
la CFTC, les entreprises doivent également participer à
l’effort national contre la crise par des augmentations de
salaires, et principalement du Smic. Il existe une contradiction
de taille entre les prévisions actuelles en matière de
croissance et l’action du gouvernement. Alors que tout le monde
s’accorde pour reconnaître que la reprise viendra de la
consommation, le gouvernement refuse catégoriquement une relance
généralisée par la consommation. La CFTC propose qu’un coup
de pouce soit donné au Smic et dénonce la recommandation du
comité d’experts -par ailleurs, uniquement composé d’économistes
qui ont toujours été opposés à l’existence d’un salaire
minimum -de ne pas accorder de coup de pouce au Smic.
A
plus long terme, la crise nous offre enfin l’occasion de changer
de modèle économique. Celui mis en place au début des années
1980 vient d’atteindre ses limites. Pour la CFTC, il est temps
d’étendre les pouvoirs des institutions représentatives du
personnel afin d’associer les salariés aux orientations stratégiques
de leur entreprise. Seule leur participation au conseil
d’administration peut permettre de prendre en compte les intérêts
des travailleurs. Cela implique une réforme de la gouvernance des
entreprises qui confère aux salariés les pouvoirs de se faire
entendre.
La CFTC attend du Président de la République qu’il adresse
un message fort aux Français et des actes à la hauteur de leurs
attentes.