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Beaucoup
de personnes ont « profité » du
confinement
pour se former. Vice-présidente confédérale,
représentante CFTC au CESE (Conseil
Economique, Social et Environnemental),
Pascale nous invite à une formation en
ligne qu’elle a elle-même suivie avec
grand intérêt.
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Bien
sûr, car cette crise nous a invités à
sortir de nos prismes habituels, de notre
routine. Se former, c’est parfois
simplement approfondir un point qui nous intéresse
; se doter des connaissances, notamment
juridiques, nous permettant de l’appréhender.
Le confinement a tragiquement mis en lumière
les violences faites aux femmes. Le
collectif « Nous Toutes » a plusieurs fois
sonné l’alerte à ce sujet et a décidé
de dispenser une session de formation en
ligne à ce sujet. Je l’ai suivie et je
tiens à la recommander. C’est extrêmement
enrichissant et très bien conçu.
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De
quoi traite-t-elle exactement ?
Des violences sexistes et
sexuelles. La séance s’ouvre sur la
distinction à opérer entre conflit et
violence. On apprend de cette façon à détecter
cette dernière. S’ensuit l’analyse des mécanismes
de la violence pour mieux l’enrayer, des
moyens réglementaires dont nous disposons
pour la contrer. On nous explique aussi
comment s’adresser à une victime de tels
agissements, car c’est loin d’être évident.
Le tout dure 2 heures et demie, qu’on ne
voit pas du tout passer. Deux professeurs
alternent en effet explications et quiz,
auxquels chacun répond par le biais de sa
messagerie. Vous avez aussi la possibilité de
converser avec deux autres personnes durant la
session. Ces formatrices réussissent le pari
de concilier approche réglementaire et
humour, un humour un peu décalé, très «
british ».
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À
qui cette formation s’adresse-t-elle ?
Je le précise d’emblée, aux
hommes autant qu’aux femmes, car on ne tombe
jamais dans une opposition caricaturale, ni
dans la critique ou le jugement. Aux élus,
bien sûr, car cela nous arme pour détecter
les cas de violence et accompagner les salariés.
Aux référents harcèlement dans les
structures. Aux membres des ressources
humaines. À nous tous, en tant que collègues,
car on y apprend à distinguer ce qui est
supportable et ce qui ne l’est pas, comme à
désamorcer la violence. Parfois, il convient
juste de montrer que l’on est informé, ou
d’informer l’autre sur ce qu’il risque,
ça peut suffire. Vous savez, une blague
salace est comme une gifle : il faut stopper
son auteur tout de suite. En lui montrant que
c’est blessant, car il peut ne pas s’être
rendu compte de la portée de son propos. On
pose ainsi les bases d’un vivre ensemble
dans des conditions saines. L’autre vertu de
l’arrêter immédiatement est de bloquer un
éventuel engrenage plus pervers, vers des
actes de plus en plus dégradants. J’ai
envie de dire que cette formation s’adresse
à nous tous, en tant que citoyens. De plus,
la violence peut être partout : dans
l’espace public, dans les foyers… Savoir
la caractériser, c’est déjà la combattre.
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Ce
format de session en ligne favorise
d’ailleurs son accessibilité…
Tout
à fait ! C’est gratuit, complètement
anonyme, sans caméra, ni micro. Vous pouvez
la suivre de chez vous, ce qui est parfois
plus libérateur que sur le lieu de travail.
Certaines sessions sont programmées en soirée.
Vous êtes libre de quitter la session à tout
moment, en cas d’impératif : les diaporamas
vous sont transmis. Vous pouvez également
joindre un psychologue par mail, si cela fait
resurgir en vous une émotion difficilement gérable
; un accompagnement est prévu. Si le premier
niveau de formation vous a convaincu, vous
pouvez approfondir avec un second niveau.
C’est vraiment du concret. Ce n’est pas en
taisant ou en banalisant les choses que nous
les feront disparaître, bien au contraire.
Encore une fois, connaître les limites et les
lois nous permet d’appréhender les
situations avec plus de calme et de les
combattre avec plus d’efficacité.
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