Parmi ces solutions, la baisse des salaires et/ou la dégradation des conditions de travail
comme conséquences de nouveaux
assouplissements du code du travail. Dans un
contexte où l’éventualité d’une seconde
vague épidémique n’est pas écartée, où
les faillites d’entreprises et leur
corollaire, les pertes d’emplois, pourraient
battre des records, recycler
de telles solutions n’est pas de nature à
redonner la confiance !
La CFTC a aussi rappelé au Président
de la République ses propos esquissant
l’après crise selon lesquels « rien ne sera plus comme avant ». En accord avec
cette formule, elle a demandé que
les mesures d’accompagnement en cours d’élaboration
ne réinventent pas le « monde d’hier »
mais favorisent la montée en gamme du pays.
Pour ce faire, la
CFTC en appelle à l’efficacité de la dépense
publique.
Pas opposée, par principe, aux
diverses mesures
d’accompagnement de l’activité,
elle a demandé que ces dernières
soient ajustées selon la réalité des
situations économiques et financières.
Certaines trésoreries permettent d’amortir
tout ou partie de la baisse d’activité.
Cet
accompagnement par
la puissance publique
doit aussi être
conditionné à l’existence d’un dialogue
social. Les représentants des
travailleurs doivent pouvoir garantir
que les aides conduisent bien à préserver
l’emploi ! Elles doivent parallèlement
faciliter les reconversions vers les métiers d’avenir liés,
entre autres, aux transitions écologique et
numérique. Dans ce sens, elle a demandé que
le futur dispositif d’activité partielle de
longue durée permette une prise en charge de
100% du salaire quand le travailleur est en
formation.
En matière d’emploi et de
formation, elle a encore plaidé pour un
soutien massif à l’apprentissage. La
rémunération de l’apprenti doit être réévaluée
à la hausse en
fonction de sa situation personnelle,
plus ou moins précaire. Les OPCO doivent
pouvoir renforcer leur contribution au titre
du premier équipement afin par exemple de financer
l’équipement informatique pour les cours à
distance. Concernant les jeunes
décrocheurs, la CFTC demande la
généralisation de la « Garantie Jeunes ».
Au-delà du soutien aux revenus, c’est
d’un accompagnement renforcé pouvant durer
jusqu’à un an dont ces jeunes ont besoins
pour pousser la porte de l’emploi durable !
Enfin, ces mesures
d’accompagnement visant différents publics
devraient, selon la CFTC, être conditionnées
ou, à tous le moins, proportionnées à la
négociation d’une véritable gestion prévisionnelle
des emplois et des compétences (GPEC).
La crise sanitaire ayant prouvé que des
entreprises pouvaient dans l’urgence se
reconfigurer voire coopérer pour fabriquer
des produits de première nécessité
(masques, respirateurs), le temps est venu
pour les responsables politiques, économiques
et sociaux de nos territoires de s’emparer
de cet outil. La
dépense publique doit inciter à penser et déployer
sur nos territoires les métiers et emplois de
demain !
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