|
A
des degrés divers, en
rouge ou en vert,
nous goûtons à nouveau
depuis une semaine aux joies simples de
l’existence. Quel plaisir de retrouver
nos parents, nos amis, nos collègues, le
chemin de l’école pour certains de nos
enfants. Même la promenade
sans attestation a comme un goût
d’aventure !
|
333
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ces libertés fondamentales qui nous reviennent progressivement
n’altèrent en rien le risque sanitaire
toujours bien présent. Il nous faut
maintenant, collectivement, apprendre à vivre
avec ce risque. Maintenir les distances, sans
excès de méfiance, banaliser le port du
masque et autres « gestes barrières »
constituent la meilleure des protections.
C’est
aussi une question de culture. En Asie, ces
gestes sont « naturels » avec ou sans
contagion. Par comparaison, cette crise dévoile
le manque cruel de « culture de prévention
» de la société française. Appliquée à
la médecine, la prévention concerne
l’ensemble des moyens médicaux et médico-sociaux
mis en œuvre pour empêcher l’apparition,
l’aggravation ou l’extension des maladies.
Confrontée à l’irruption de la pandémie,
notre médecine de soin et de guérison
s’est révélée aussi efficace que possible
en l’absence de vaccins et de traitements.
En anticipation d’autres crises, sanitaires
et/ou climatiques, elle doit maintenant passer
le cap de la médecine de prévention.
|
|
|
|
|
|
Il
faudra, pour ce faire, actualiser certains
logiciels. Si la pratique des dépistages en
raison d’antécédents familiaux est
courante, les médecins généralistes ou spécialistes
sont rarement en capacité de prescrire des séances
de sport ou une alimentation saine. Il nous
faudra également remédier au trop peu
d’attrait des praticiens et des étudiants
pour la médecine du travail. Avec des prérogatives
certes limitées puisque l’employeur reste
le décideur dans la sphère de
l’entreprise, seul le médecin du travail
peut aujourd’hui prescrire, donc imposer,
des mesures de prévention pour les situations
critiques. La crise actuelle peut
justement aider à rapprocher médecine de
ville et médecine du travail. Les débats sur
la reconnaissance du Covid, pardon… de la
Covid, comme maladie professionnelle
illustrent les nécessaires passerelles entre
la santé publique et la santé au travail.
|
|
|
|
|
|
Chahuté
ces derniers jours sur la situation des hôpitaux,
le Président de la République a reconnu que
la réforme en cours du système de santé
devra être repensée à l’aune de la crise
sanitaire. Consultée à cet effet, la CFTC défendra
qu’il faut sortir du mode
d’organisation et de financement centré sur
le curatif. Le temps est venu d’abattre la barrière
symbolique qui cantonne d’un côté
l’assurance maladie, principal financeur de
la santé, au paiement quasi exclusif
d’actes de soin et de l’autre côté, les
services de l’État, décideurs mais sans véritable
levier financier aux actions de prévention.
|
|
|
|
|
|
Les
pays dont c’est la culture nous prouvent
aujourd’hui que le coût humain et
financier de la prévention s’avère
toujours inférieur, sur la durée, aux coûts
induits par la survenance du risque. Sans
idéologie, avec pragmatisme, sachons nous
inspirer de ces pays et de leur culture !
|
|
|
|
|
|
|
|