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              21  juin  2020     

                                                     

Si le retour  en  classe    dans  les écoles  et    collèges  est    présenté    comme obligatoire, certains parents ont pourtant décidé que leurs enfants n'y remettraient pas les pieds avant septembre. CFTC DDFiP Pas-de-Calais s'est demandé quelles pourraient être les conséquences de ce choix.

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Parce qu'ils craignent un regain de l'épidémie de la covid-19 ou parce qu'ils n'ont pas réussi à s'organiser, certains parents ne remettront pas leurs enfants en classe ce lundi 22 juin, malgré les consignes officielles. Pour un peu plus d'un Français sur deux, la reprise de l'école quinze jours avant les vacances d'été est une mauvaise décision, selon un sondage Odoxa-Denstu Consulting pour Franceinfo et Le Figaro. Et selon cette même enquête d'opinion, seuls 45% des parents auraient décidé de remettre leurs enfants en classe.

 

Pourtant, le président de la République l'a affirmé: les crèches, écoles et collèges devront accueillir tous les élèves de manière obligatoire et "selon les règles de présence normales. Le protocole sanitaire a été allégé: plus de distanciation en maternelle, la limitation de 15 élèves par classe disparaît et les 4m2 par élève sont remplacés par un mètre de distance latérale entre deux enfants à partir du CP. Au collège, si le mètre de distance n'est pas possible, les enfants âgés de plus de 11 ans devront porter un masque.

Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, semble cependant conscient que tous les écoliers et collégiens ne retourneront pas en classe la semaine prochaine. Notre but, c'est que le plus d'élèves possible reviennent, a-t-il déclaré sur France Info.

 

Que risquent ainsi les familles qui sécheraient le retour à l'école? En réalité, pas grand chose.

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            Un mot d'ordre: la bienveillance

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En principe, au-delà de quatre demi-journées d'absence sans motif, l’éducation nationale  appelle les familles et un signalement doit être fait à l'inspection académique. Mais là, le contexte est particulier et inédit.

Selon le code pénal, un parent qui soustrait son enfant à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation est puni de deux ans de prison et de 30.000 euros d'amende. L'objectif, c'est que les enfants renouent un lien avec l'école. Pas de générer des conflits avec les familles. Mais dans tous les cas, les absents seront notés. L'appel sera fait, notamment pour des questions de responsabilité juridique.

les consignes du ministère ou des rectorats ne sont pas encore connues, mais on imagine mal une sanction. L'idée serait plutôt de contacter les parents d'enfants absents pour leur expliquer l'importance de revenir à l'école.

            On ne va pas essayer de boucler le programme

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Si certains parents s'interrogent sur les bien-fondé d'un retour en classe pour deux semaines, les enseignants sont quant à eux unanimes: les enfants y ont tout intérêt. On va pouvoir faire le bilan de ce qui a été fait ou pas depuis la mi-mars, revoir et consolider certaines choses, cela permettra aussi de mieux préparer la rentrée de septembre. Pour les écoliers et collégiens, il s'agit de retrouver un rythme, un cadre, des horaires et des réflexes de travail. Il est impossible  de rattraper le temps perdu ou de boucler le programme. Mais, du travail scolaire sera proposé, les enseignants savent, avec un groupe d'élèves, poursuivre un parcours qui ait du sens. Sans compter la dimension sociale de l'école.

Cela va permettre aux élèves de se projeter dans l'année suivante et d'être accompagnés pour ceux qui changent d'établissement, notamment les CM2 et les 3ème. Une fin d'année scolaire, c'est aussi un moment fort et important pour les élèves, aussi bien entre eux qu'avec les enseignants. Finir en douceur, ça ne leur fera pas de mal.

 

            Techniquement, ça va être très difficile

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Si certains parents ne souhaitent pas remettre leurs enfants à l'école, certains établissements ne pourront de toute façon pas accueillir matériellement la totalité de leurs effectifs même s'ils le souhaitent. L'injonction nationale de scolarisation obligatoire est théorique. Car au-delà de la question du mètre de distance et même avec le port du masque, d'autres problèmes se posent. Il y a des établissements où la moitié de l'équipe de nettoyage est absente et ne peut pas travailler, notamment pour des questions de santé.

À l'impossible, nul n'est tenu. Un proviseur ne pourra pas accueillir tous ses élèves s'ils n'a pas les conditions matérielles et s'il ne peut pas nettoyer ses locaux en pleine période de pandémie.

            "Ce sont les enfants qui trinquent"

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Les familles sont à bout, elles se sont débrouillées comme elles pouvaient. Il y a des parents qui ont dû faire garder leurs enfants par les grands-parents, ceux qui ont décalé leurs vacances pensant que l'année scolaire était terminée, les divorcés n'habitant pas la même région avec les enfants qui se retrouvent à des centaines de kilomètres de leur école. Les familles ont fait ce qu'elles ont pu.

Certains  représentant de parents accusent le gouvernement de ne pas donner les moyens suffisant pour mettre en pratique ses décisions et d'avoir désorganisé l'équilibre éducatif. On accuse les parents de ne pas répondre aux messages des enseignants, les enseignants d'avoir décroché, et surtout, ce n'est jamais de la faute des décideurs. Et au final, ce sont les enfants qui trinquent.

 

 

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