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Si
le retour en
classe dans les
écoles et
collèges est
présenté comme
obligatoire, certains parents ont pourtant
décidé que leurs enfants n'y
remettraient pas les pieds avant
septembre. CFTC DDFiP Pas-de-Calais s'est
demandé quelles pourraient être les
conséquences de ce choix.
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Parce
qu'ils craignent un regain de l'épidémie
de la covid-19 ou parce qu'ils n'ont pas réussi
à s'organiser, certains parents ne
remettront pas leurs enfants en classe ce
lundi 22 juin, malgré les consignes
officielles. Pour un peu plus d'un Français
sur deux, la reprise de l'école quinze
jours avant les vacances d'été est une
mauvaise décision, selon un sondage
Odoxa-Denstu Consulting pour Franceinfo et Le
Figaro. Et selon cette même enquête d'opinion, seuls 45% des
parents auraient décidé de remettre leurs
enfants en classe.
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Pourtant, le
président de la République l'a affirmé: les
crèches, écoles et collèges devront
accueillir tous les élèves de manière
obligatoire et "selon les règles de présence
normales. Le
protocole sanitaire a été allégé:
plus de distanciation en maternelle, la
limitation de 15 élèves par classe disparaît
et les 4m2 par élève sont remplacés par un
mètre de distance latérale entre deux
enfants à partir du CP. Au collège, si le mètre
de distance n'est pas possible, les enfants âgés
de plus de 11 ans devront porter un masque.
Jean-Michel
Blanquer, le ministre de l'Éducation
nationale, semble cependant conscient que tous
les écoliers et collégiens ne retourneront
pas en classe la semaine prochaine. Notre but,
c'est que le plus d'élèves possible
reviennent, a-t-il déclaré sur France Info.
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Que
risquent ainsi les familles qui sécheraient
le retour à l'école? En réalité, pas
grand chose. |
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Un mot d'ordre: la bienveillance
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En principe,
au-delà de quatre demi-journées d'absence
sans motif, l’éducation nationale
appelle les familles et un signalement
doit être fait à l'inspection académique.
Mais là, le contexte est particulier et inédit.
Selon le code
pénal, un parent qui soustrait son enfant à
ses obligations légales au point de
compromettre la santé, la sécurité, la
moralité ou l'éducation est puni de deux ans
de prison et de 30.000 euros d'amende. L'objectif,
c'est que les enfants renouent un lien avec l'école.
Pas de générer des conflits avec les
familles. Mais dans tous les cas, les absents
seront notés. L'appel sera fait, notamment
pour des questions de responsabilité
juridique.
les
consignes du ministère ou des rectorats ne
sont pas encore connues, mais on imagine mal
une sanction. L'idée serait plutôt de
contacter les parents d'enfants absents pour
leur expliquer l'importance de revenir à l'école.
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On ne va pas essayer de boucler le
programme
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Si certains
parents s'interrogent sur les bien-fondé d'un
retour en classe pour deux semaines, les
enseignants sont quant à eux unanimes: les
enfants y ont tout intérêt. On va pouvoir
faire le bilan de ce qui a été fait ou pas
depuis la mi-mars, revoir et consolider
certaines choses, cela permettra aussi de
mieux préparer la rentrée de septembre.
Pour les écoliers
et collégiens, il s'agit de retrouver un
rythme, un cadre, des horaires et des réflexes
de travail. Il est impossible
de rattraper le temps perdu ou de
boucler le programme. Mais, du travail
scolaire sera proposé, les enseignants
savent, avec un groupe d'élèves, poursuivre
un parcours qui ait du sens. Sans compter la
dimension sociale de l'école.
Cela
va permettre aux élèves de se projeter dans
l'année suivante et d'être accompagnés pour
ceux qui changent d'établissement, notamment
les CM2 et les 3ème. Une fin d'année
scolaire, c'est aussi un moment fort et
important pour les élèves, aussi bien entre
eux qu'avec les enseignants. Finir en douceur,
ça ne leur fera pas de mal.
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Techniquement, ça va être très
difficile
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Si certains
parents ne souhaitent pas remettre leurs
enfants à l'école, certains établissements
ne pourront de toute façon pas accueillir matériellement
la totalité de leurs effectifs même s'ils le
souhaitent. L'injonction nationale de
scolarisation obligatoire est théorique. Car
au-delà de la question du mètre de distance
et même avec le port du masque, d'autres
problèmes se posent. Il y a des établissements
où la moitié de l'équipe de nettoyage est
absente et ne peut pas travailler, notamment
pour des questions de santé.
À
l'impossible, nul n'est tenu. Un proviseur ne
pourra pas accueillir tous ses élèves s'ils
n'a pas les conditions matérielles et s'il ne
peut pas nettoyer ses locaux en pleine période
de pandémie.
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"Ce sont les enfants qui
trinquent"
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Les familles
sont à bout, elles se sont débrouillées comme
elles pouvaient. Il y a des parents qui ont dû
faire garder leurs enfants par les
grands-parents, ceux qui ont décalé leurs
vacances pensant que l'année scolaire était
terminée, les divorcés n'habitant pas la même
région avec les enfants qui se retrouvent à
des centaines de kilomètres de leur école. Les
familles ont fait ce qu'elles ont pu.
Certains
représentant de parents accusent le
gouvernement de ne pas donner les moyens
suffisant pour mettre en pratique ses décisions
et d'avoir désorganisé l'équilibre éducatif.
On accuse les parents de ne pas répondre aux
messages des enseignants, les enseignants
d'avoir décroché, et surtout, ce n'est jamais
de la faute des décideurs. Et au final, ce sont
les enfants qui trinquent.
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