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Par
Cyril Chabanier,
président
de la CFTC
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« Ce qui se conçoit
bien, s’énonce clairement » dit-on.
Jamais cette maxime ne m’a paru plus
vraie. On peine à qualifier la crise à
laquelle nous faisons face parce qu’on
peine à en concevoir l’ampleur, la durée
ou encore l’issue. On peine parce que
cette crise est inédite, à l’échelle de
nos vies tout du moins. L’heure étant à
l’humilité, je me garderai bien de prédire
quoi que ce soit.
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On peut, cependant, tenter de
réunir quelques faits pour éclairer la marche
à suivre. Cette crise, qui est d’abord
sanitaire, met en jeu la vie même de nos
concitoyens. Les premières réponses doivent
donc, avant toutes autres préoccupations, protéger
la vie. De ce point de vue, les mesures
gouvernementales ne sont pas des demi-mesures.
Qu’il s’agisse des conditions élargies
d’accès au chômage partiel, des possibilités
d’arrêts de travail indemnisés pour garde
d’enfant ou encore de l’organisation impérative
en télétravail des 8 millions de postes qui le
permettent, tout est fait pour concrétiser
l’incitation présidentielle à « rester chez
soi ».
Cette incitation accentue une autre crise dont
il faut aussi juguler la contamination, une
crise économique et financière. La CFTC
n’oppose pas ces deux crises. Elles sont les
deux revers d’une même pièce, d’un même défi
à relever ensemble, dans l’unité, pour préserver
l’avenir. Les mesures énoncées plus haut,
ajoutées à leur pendant financier (report des
échéances sociales et/ou fiscales, rééchelonnement
des crédits bancaires…), protègent les
entreprises donc l’emploi placés momentanément
sous bulle. La CFTC salue ces mesures !
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Mais ce confinement économique
a ses limites objectives que le bon sens
commande de reconnaître. Nos concitoyens,
qu’ils soient confinés ou qu’ils
travaillent, doivent pouvoir se nourrir, se
soigner, se déplacer, communiquer à distance
et autres activités dont certains redécouvrent
aujourd’hui l’importance. Au cœur de ces
activités plus que jamais nécessaires à la
préservation de notre « vivre ensemble »,
il y a des hommes et des femmes qui
travaillent. La nature de ces activités est
telle que la présence sur le lieu de travail
habituel est parfois incontournable. Il nous
faut donc accepter et reconnaître ce dévouement
de celles et ceux qui n’étant pas confinés
s’exposent plus que d’autres à la
contamination. A ces personnes, je dis et
redis tout mon soutien et toute mon admiration
!
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Notre responsabilité
individuelle et collective à leur égard s’en
trouve considérablement accrue ! Les mesures de
protection et parmi elles, les « gestes barrières
» édictés par le gouvernement constituent la
priorité du dialogue social en entreprise et
au-delà. Quelles que soient les modalités de
ce dialogue (en « présentiel » ou en téléconférence),
la CFTC reste au contact de ses adhérents et
des travailleurs qu’ils représentent. C’est
aussi en ce sens qu’elle s’est réunie hier
soir, en téléconférence avec les autres
organisations syndicales et patronales (voir
encadré ci-dessous)
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N’opposons pas la « France
confinée » à la « France qui travaille » !
Toutes deux s’articulent et se complètent
pour produire la meilleure réponse à cette
crise sanitaire et économique sans précédent.
Chacune, chacun a un rôle à jouer, des
consignes à respecter durant cette épreuve
dont nous aurons tant à apprendre et dont je
veux croire que nous sortirons grandis le moment
venu.
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Le
rôle essentiel du dialogue social.
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Les confédérations
syndicales (CFTC, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC) et les
organisations patronales (MEDEF, CPME, U2P),
attachées à leur liberté de comportement, ont
échangé jeudi 19 mars par téléconférence.
Dans leur « relevé de réunion »,
elles soulignent que le contexte de crise
sanitaire majeure appelle à prendre les mesures
indispensables à son endiguement. Elles
entendent, dans ce contexte, affirmer le rôle
essentiel du dialogue social et de la négociation
collective.
Elles appellent les pouvoirs publics et les
entreprises à mettre en œuvre tous les moyens
indispensables à la protection de la santé et
de la sécurité des salariés devant
travailler.
Elles saluent l’engagement des agents des
services publics et des salariés notamment ceux
intervenant dans les domaines indispensables de
la santé ou encore de l’approvisionnement.
Enfin, elles soulignent le rôle majeur de nos
systèmes de protection sociale collective,
garants de la solidarité entre toutes et tous.
Elles sont convenues de rester en contact autant
que de besoin.
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