Droits
et devoirs
Pour l’organe consultatif toutefois, il faudra aller plus loin que
ce simple raccourcissement de la
quatorzaine pour mieux faire respecter
l’isolement. Le Conseil recommande
ainsi une
double stratégie de droits et de
devoirs, alliant la promotion du devoir
de solidarité par l’auto-isolement à
des mesures fortes de compensation. Et
d’enfoncer le clou : Cette
stratégie révise fondamentalement
l’approche jusqu’alors suivie.
C’est dans ce cadre que les scientifiques préconisent la mise en
place par l’État de mesures
de compensation le temps de
l’isolement, telles que,
par exemple, des
prescriptions d’arrêts de travail
dont le motif conduira à
l’annulation du délai de carence. Il
est à noter que l’isolement n’empêche
pas, quand l’activité le permet, de télé-travailler
en l’absence de symptômes, ajoute
le Conseil.
Différence
de traitement au sein de la fonction
publique
Le jour de carence étant rétabli depuis le 10 juillet dernier
et la fin de l’état d’urgence
sanitaire, nos organisations
syndicales ont en effet déjà décidé,
à juste raison, de monter au créneau
pour dénoncer ce qu’elles considèrent
comme une iniquité de traitement entre
les agents publics et pour demander, de
ce fait, une nouvelle suspension du
dispositif. Des courriers en ce sens
viennent ainsi d’être adressés à la
ministre de la Transformation et de la
Fonction publiques, Amélie de Montchalin.
Nos syndicats jugent notamment que la non-suspension du jour de carence
contrevient
à la prévention de l’épidémie
puisqu’elle est une incitation à
minorer tout symptôme, y compris de la
Covid-19, afin d’éviter le prélèvement
d’une partie du traitement. En
clair, elle inciterait les agents
atteints de la maladie à venir
travailler, au risque de contaminer les
autres, plutôt que de perdre une partie
de leur rémunération.
Compte tenu de son rétablissement, cette disposition s’applique
en effet aux agents positifs au
Covid-19, mais pas aux agents en
quatorzaine ou en attente de test, placés,
eux, en autorisation spéciale
d’absence en cas d’impossibilité de
télétravail.
La ministre devrait répondre très rapidement aux organisations
syndicales
pour clarifier les choses, le
tout dans l’objectif d’assurer
une protection aux agents et d’être
à l’écoute des autorités
sanitaires.
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