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Contrairement
à ce que l’on pourrait penser, les congés payés, ce
marqueur bien français de notre pacte social, n’ont pas
été une innovation française, loin s’en faut ! Alors
que nous fêtons en 2016 leurs 80 ans en France, il faut
rappeler qu’ils ont été instaurés entre 1900 et 1930,
en Allemagne, Norvège, Pologne en même au Brésil et au
Chili… |
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Et
si l’on a coutume de les faire figurer en
France, au tableau de chasse des événements du
Front Populaire, il faut rappeler aussi que cette
revendication ne figurait pas dans le "
programme des revendications du rassemblement
populaire " adopté en janvier 1936 , tant l’idée
" d’être payé à ne rien faire "
était encore " inconcevable " pour des
ouvriers totalement et malheureusement asservis
par le travail. |
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C’est
ainsi que dès août 1936, les ouvriers
bénéficièrent de 15 jours de congés payés
soit 12 jours ouvrables. L’ampleur des
conquêtes sociales de juin 1936 s’explique par
une double réalité : d’un côté, un puissant
mouvement social relayé par un syndicalisme uni
et revigoré, héritier d’une grande ambition
culturelle, et, d’un autre côté, une politique
publique particulièrement volontariste notamment
en matière d'éducation, de sport et de culture.
Jean Zay, ministre de l’Éducation Nationale,
fait construire des écoles, crée six mille
postes d’instituteurs et fait voter une loi
prolongeant la scolarité jusqu'à quatorze ans. De son côté, Léo Lagrange, le tout nouveau
sous-Secrétaire d’Etat au Tourisme et aux
Loisirs crée le Musée d’art Moderne, le Musée
de l’Homme, le Musée des Arts Décoratifs, le
Palais de la découverte, la cinémathèque. Il
instaure le Brevet Sportif pour initier les
écoliers aux activités physiques et sportives,
rend le Louvre gratuit et crée l’IDHEC ( L'Institut
des hautes études cinématographiques) . Devant
l’engouement des ouvriers pour les vacances, il
instaure en 1937 le billet SNCF à tarif
réduit, le " billet congés payés ". |
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En
1955, la Régie Renault, véritable "
laboratoire social " avec, à sa tête,
Pierre Dreyfus, accorde à ses salariés, une
troisième semaine… Et, contre l’avis des
pouvoirs publics, une quatrième semaine, sept ans
plus tard. Elle entraîne dans son sillage
plusieurs autres entreprises. " Vous n’avez
aucun sens de la discipline, mais vous avez bien
fait ", confiera De Gaulle à Pierre Dreyfus.
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Le
gouvernement généralise cette mesure par les
lois du 27 mars 1956 (Guy Mollet) pour 3 semaines
de congés payé. C’est à la suite des
événements de Mai 68 que Maurice Couve de
Murville accorde la 4ème
semaine le 17
mai 1969. En juin 1981, ce même Pierre Dreyfus
devient ministre de l’Industrie du gouvernement
Mauroy. Dès lors, la cinquième semaine de
congés payés est sur les rails. Elle sera
instaurée par l’ordonnance du 13 janvier 1982
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